Du haut de ses 4782 mètres, la montagne du Cerro Rico domine la vallée de Potosí. Près de 500 ans après sa découverte et le début de son exploitation par les colons espagnols, les gisements d’argent, de plomb, de zinc et d’étain sont toujours exploités. Entre 3 et 5 morts surviennent chaque semaine, généralement dus à des éboulements. 45 ans, c’est l’espérance de vie des mineurs, dont les poumons sont rongés par la silicose. Les hommes de Potosí le savent. Pour 500 euros par mois et malgré les risques, ils continuent de descendre dans les entrailles du Cerro Rico pour trouver le filon rare, celui qui leur permettra de sortir de la misère. Patrimoine mondial de l’UNESCO en 1987, Potosí est, depuis 2014, classée sur la liste du patrimoine mondial en péril.
The ghosts of Potosí From its height of 4782 meters, the mountain of Cerro Rico dominates the valley of Potosí. Nearly 500 years after its discovery and the beginning of its exploitation by the Spanish settlers, the deposit of silver, lead, zinc and tin is still exploited. Between 3 and 5 deaths occur each week, usually due to landslides. 45 years is the life expectancy of miners, whose lungs are eaten by silicosis. The men of Potosí know it. For 500 euros per month and despite the risks, they continue to descend into the bowels of Cerro Rico to find the rare vein, one that will help them out of misery. As a UNESCO World Heritage Site in 1987, since 2014 Potosí has been listed as World Heritage in Danger.
The White Horse. Peru, Vinicunca, August 2018.
Le cheval blanc. Pérou, Vinicunca, Août 2018.
At dawn, the miners prepare to join the mountain of Cerro Rico. Here in a barracks that serves as a cloakroom and rest room between two descents in the bowels of the mine. Potosí, Bolivia, august 2018.
Dès l'aube, les mineurs se préparent à rejoindre la montagne du Cerro Rico. Ici dans un baraquement qui leur sert de vestiaire et de salle de repos entre deux descentes dans les entrailles de la mine. Potosí, Bolivie, aout 2018.
A miner is waiting for the collective taxi that will take him to Cerro Rico. Some come on foot from their neighborhood of Calvario. The miners are organized in autonomous cooperatives since the withdrawal, in 1995, of the Bolivian state of the sector. Potosí, Bolivia, August 2018.
Un mineur attend le taxi collectif qui le conduira au Cerro Rico. Certains viennent à pied de leur quartier de Calvario. Les mineurs sont organisés en cooperatives autonomes depuis le retrait, en 1995, de l'état bolivien du secteur. Potosí, Bolivie, Août 2018.
5:30 in the morning. Collective taxis dump men by the dozens who will rush into the veins of Cerro Rico for 8 hours of toil. Descended from collective taxis, the miners are preparing to join their barracks not far from the mine. Potosí, Bolivia, September 11, 2018.
5h30 du matin. Des taxis collectifs déversent des hommes par dizaines qui s'engouffreront dans les veines du Cerro Rico pour 8 heures de labeur. Descendus de taxis collectifs, les mineurs s'apprêtent à rejoindre leur baraquement non loin de la mine. Potosí, Bolivie, le 11 septembre 2018.
A minor observes the city of Potosí located below. Working conditions have not changed for five centuries. Potosí, Bolivia, September 11, 2018.
Un mineur observe la ville de Potosí située en contrebas. Les conditions de travail n'ont pas changé depuis cinq siècles. Potosí, Bolivie, le 11 septembre 2018.
Each miner joins his gallery. Miners in Potosi extract from the Cerro Rico the now-exhausted silver ores of lead, zinc and tin under extremely difficult and dangerous conditions. Potosí, Bolivia, September 11, 2018.
Chaque mineur rejoint sa galerie. Les mineurs de Potosi extraient du Cerro Rico les minerais d'argent aujourd'hui presque épuisés, de plomb, de zinc et d'étain dans des conditions extremement difficiles et dangereuses. Potosí, Bolivie, le 11 septembre 2018.
The exploitation of the mines is organized into cooperatives. The miners are independent and are the owners of the mines they dig. However, they must pay back part of their earnings to the cooperative. Arnold, 46, manages one of them: the Compotosi cooperative. Potosí, Bolivia, September 11, 2018.
L'exploitation des mines s'organise en coopératives. Les mineurs sont indépendants et sont les propriétaires des mines qu'ils creusent. Ils doivent cependant reverser une partie de leurs gains à la coopérative. Arnold, 46 ans, gère l'une d'entre elles : la coopérative Compotosi. Potosí, Bolivie, le 11 septembre 2018.
The wife of a miner watches the equipment as it leaves the mines. Potosí, Bolivia, September 11, 2018.
La femme d'un mineur surveille le matériel à la sortie des mines. Potosí, Bolivie, le 11 septembre 2018.
The miners put the minerals back in a wagon that they roll on broken rails. In muddy water, they are often 4 to push the cart which, when filled, can weigh up to a ton. Potosí, Bolivia, September 11, 2018.
Les mineurs remontent les minerais dans un wagon qu'ils font rouler sur des rails déglingués. Dans de l'eau boueuse, ils sont souvent 4 à pousser le chariot qui, une fois rempli, peut peser jusqu'à une tonne. Potosí, Bolivie, le 11 septembre 2018.
Potosí, the highest city in the world (in front of Lhasa in Tibet) is also one of the deadliest places: the extraction is done by hand, at best using shovels and picks, sometimes with dynamite. The extractions are done with pickaxe and dynamite. Potosí, Bolivia, September 11, 2018.
Potosí, ville la plus haute du monde (devant Lhassa au Tibet) est aussi l'un des endroits les plus meurtriers : l'extraction se fait à la main, au mieux à l'aide de pelles et de pioches, parfois à la dynamite. Les extractions se font à la pioche et à la dynamite. Potosí, Bolivie, le 11 septembre 2018.
Francisco, 43, lived in Argentina. Two years ago, he moved to Potosí with his family to earn a better living. Francisco examines a piece of money in a gallery located at level -3 of the mine. In this part of the mine, the temperature is 45 degrees. Oxygen is rare. Potosí, Bolivia, September 11, 2018.
Francisco, 43 ans, vivait en Argentine. Il y a deux ans, il est venu s'installer à Potosí avec sa famille pour mieux gagner sa vie. Francisco examine un morceau d'argent dans une galerie située au niveau -3 de la mine. Dans cette partie de la mine, la température est de 45 degrés. L'oxygène est rare. Potosí, Bolivie, le 11 septembre 2018.
El Tio (Uncle) is a deity of the underworld and hell. Several clay statues scattered in the mines receive offerings (eg cigarettes, coca leaves, candies and alcohol), in order to gain benevolence. He is seen as the protector of the mine. A devil with a huge penis is his representation. Women are prohibited in the mines. Potosí, Bolivia, September 11, 2018.
El Tio (L'Oncle) est une divinité du monde souterrain et des enfers. Plusieurs statues d'argile disséminées dans les mines reçoivent des offrandes (par exemple des cigarettes, des feuilles de coca, des friandises et de l'alcool), afin d'en obtenir la bienveillance. Il est vu comme le protecteur de la mine. Un diable avec un énorme pénis en est sa représentation. Les femmes sont interdites dans les mines. Potosí, Bolivie, le 11 septembre 2018.
Torches flash through the narrow corridors of the mine. After a few turns, they stop on a vein of zinc. The deposit of money being, today, almost exhausted. Potosí, Bolivia, September 11, 2018.
Les lampes torches se frayent un chemin à travers les couloirs étroits de la mine. Après quelques virages, elles s'arrêtent sur un filon de zinc. Le gisement d'argent étant, aujourd'hui, presque épuisé. Potosí, Bolivie, le 11 septembre 2018.
After several hours spent inside the mine, two miners come out of the mountain with their booty.
Minors are paid according to the weight and quality of what they come out of the mountain. Potosí, Bolivia, September 11, 2018.
Après plusieurs heures passées à l'intérieur de la mine, deux mineurs sortent de la montagne avec leur butin.
Les mineurs sont payés en fonction du poids et de la qualité de ce qu'ils sortent de la montagne. Potosí, Bolivie, le 11 septembre 2018.
Two miners meet after a hard day's work. One holds a bottle of alcohol (96 degrees) of Puro. Puro is sold in stalls adjoining the mountain. Alcohol makes them forget their difficult working conditions. Potosí, Bolivia, September 11, 2018.
Deux mineurs se retrouvent après une dure journée de labeur. L'un deux tient une bouteille d'alcool (96 degrés) de Puro. Le Puro est vendu dans les échoppes qui jouxtent la montagne. L'alcool leur fait oublier leurs conditions de travail difficiles. Potosí, Bolivia, September 11, 2018.
The miners work eight hours a day. Silica dust causes silicosis, a lung disease caused by the inhalation of silica dust particles. The only known cure is lung transplantation. No other treatment has proven effective. Potosí, Bolivia, September 11, 2018.
Les mineurs travaillent huit heures par jour. La poussière de silice provoque la silicose, une maladie pulmonaire provoquée par l'inhalation de particules de poussières de silice. Le seul traitement curatif connu est la transplantation pulmonaire. Aucun autre traitement n'a fait la preuve de son efficacité. Potosí, Bolivie, le 11 septembre 2018.
The hands of a minor. The miners work eight hours a day. Silica dust causes silicosis, a lung disease caused by the inhalation of silica dust particles. The only known cure is lung transplantation. No other treatment has proven effective. Potosí, Bolivia, September 11, 2018.
Les mains d'un mineur. Les mineurs travaillent huit heures par jour. La poussière de silice provoque la silicose, une maladie pulmonaire provoquée par l'inhalation de particules de poussières de silice. Le seul traitement curatif connu est la transplantation pulmonaire. Aucun autre traitement n'a fait la preuve de son efficacité. Potosí, Bolivie, le 11 septembre 2018.
Nearly 15,000 miners work in the mines of Cerro Rico. A leurs côtés, les chiens sont omniprésents. The Spanish began mining the silver deposits in 1545. Today, due to its continuous exploitation for several centuries, the Cerro Rico, which has more than 600 entries galleries, is subject to high risk of collapse. Potosí, Bolivia, September 11, 2018.
Près de 15.000 mineurs travaillent dans les mines du Cerro Rico. A leurs côtés, les chiens sont omniprésents. Les espagnols commencent à exploiter les gisements d'argent dès 1545. Aujourd'hui, en raison de son exploitation continue depuis plusieurs siècles, le Cerro Rico, qui comporte plus de 600 entrées de galeries, est soumis à de forts risques d'effondrement. Potosí, Bolivie, le 11 septembre 2018.